HEMISPHERES N°24 Prédire les futurs // www.revuehemispheres.ch

Le règne animal dans 50 millions d’années

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TEXTE | Geneviève Ruiz
IMAGES | Dougal Dixon

Lorsqu’il a commencé à travailler à son livre sur l’évolution future des espèces dans une perspective à 50 millions d’années, le paléontologue Dougal Dixon ne s’imaginait pas qu’il allait être traduit dans plusieurs langues et réédité des dizaines d’années plus tard. «Au début des années 1980, j’étais un paléontologue – certes passionné de science-fiction – qui avait simplement envie d’appliquer les lois de la théorie de l’évolution au futur, explique le Britannique aujourd’hui âgé de 75 ans. Jusque-là, elles avaient toujours été appliquées au passé.»

HEMISPHERES N°24 Prédire les futurs // www.revuehemispheres.ch
After Man: A Zoology of the Future, 40th Anniversary edition, édité au Royaume-Uni par Breakdown Press, 2021.

À sa sortie en 1981, le titre de son ouvrage, Après l’homme: les animaux du futur, suscite des polémiques. «On me demandait si j’avais écrit un livre sur l’extinction de l’humanité, ou si je croyais réellement que cela allait se produire. Cela choquait.» Ce titre n’avait pourtant été choisi que dans une optique de clarté, afin de situer l’ère géologique sur laquelle il se focalisait, nommée «Posthomique». Si Dougal Dixon a opté pour l’extinction de l’humanité, c’était seulement pour mieux illustrer les lois de l’évolution et la diversité des développements possibles qui pouvait en découler. «Il en résulte des créatures parfois monstrueuses, digne d’un univers de science-fiction, relève l’auteur, qui chérit chacune d’elles jusque dans ses moindres détails. Elles sont issues de mon imagination, mais elles sont plausibles. Certaines espèces comportant des caractéristiques similaires ont été identifiées après mon livre. Comme ce fossile de chauve-souris terrestre découvert en 2015 en Nouvelle-Zélande.»

Quarante ans après sa première publication, considère-t-il son livre comme actuel? «Je n’y modifierais que peu de choses. La théorie de l’évolution n’a pas connu de changement majeur. Je pourrais intégrer le réchauffement climatique ou la sixième extinction de masse, en imaginant quelles espèces occuperaient les niches laissées vides ou comment elles s’adapteraient au stress hydrique. Mais ma démarche resterait identique.»

Images: Dougal Dixon


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