Portfolio – Panda love

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TEXTE | Geneviève Ruiz
IMAGES | Ami Vitale

La photographe Ami Vitale, largement reconnue pour son travail sur la nature et la conservation et fréquemment publiée dans le magazine National Geographic, a consacré trois ans à un reportage dans une réserve de pandas en Chine. Ce projet a abouti à la publication du livre Panda Love en 2018. « Ce travail a commencé comme un projet personnel, puis s’est transformé en un reportage avant de devenir un film documentaire, explique la photographe. Ce qui m’a fascinée, c’est le contraste frappant entre un animal devenu une icône d’adorabilité et de dessins animés, tout en étant l’une des espèces les plus menacée de la planète, avec seulement quelques milliers d’individus survivants. En Chine, chaque panda est considéré comme un trésor national, étroitement surveillé et valant des millions de dollars. »

Pour approcher les pandas, la photographe a dû déjouer à la fois le symbolisme rattaché à l’animal et les mesures adoptées pour le protéger. Il a fallu obtenir les accès de haute lutte et gagner la confiance des équipes de conservation. « Avec mes images, je souhaitais raconter une histoire d’espoir et d’empathie, explique-t-elle. Au cours des trente dernières années, la Chine a fait d’énormes investissements dans des programmes d’élevage et de reforestation. Les pandas ne sont pas seulement élevés en captivité, mais sont également relâchés dans la nature. Et cela fonctionne, notamment grâce à la détermination des scientifiques, soigneuses et soigneurs qui consacrent leur vie à donner une seconde chance à ces animaux. »

Parce que les pandas élevés en captivité perdent souvent des instincts de survie cruciaux, les réintroduire dans la nature nécessite de réduire le contact humain autant que possible. « Les pandas qui sont relâchés n’auront pas de fans ou de pages Facebook, commente Ami Vitale. Ils disparaîtront dans la nature, espérons-le, pour ne plus être vus. »Pour cela, les soigneurs portent des costumes de panda imprégnés d’urine pour masquer l’odeur humaine. Il ne s’agit pas d’un jeu de déguisement :« C’est un acte de soin profond, relève la photographe. Chaque détail est conçu pour donner aux pandas la meilleure chance de survivre dans la nature, où les humains devraient rester juste une ombre au loin. Entre les équipes de soins et les pandas, j’ai observé des relations imprégnées d’empathie, mais pas de manière sentimentale. Celle-ci était ingénieuse, discrète et profondément engagée. »


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